S'il vous plaît, n’ayez pas peur du blanc
En design graphique, le blanc, ou encore « zone de blanc », désigne la zone de fond de la création. Cette zone n’est pas nécessairement de couleur blanche ; cela peut être une autre couleur, un visuel, un motif, tout ce qui crée un arrière-plan. C’est une zone de repos.
Il faut bien distinguer la zone de blanc d’une « zone vide » (ou blanc vide), qui elle, est la cause d’un manque d’éléments, de texte ou d’image. Cette zone vide dessert la création, qui n’est pas esthétique et qui n’est pas en harmonie avec les différents éléments de la mise en page. A contrario, la zone de blanc est volontaire et assumée - je dirais même qu’elle est cruciale - car elle permet à l’élément visuel ou textuel de respirer. Elle répond à une stratégie globale de compréhension du message et rend votre visuel unique.
« Tiens, je te redonne une photo pour combler le vide dans le coin gauche de la page ».
Non !!!! N’essayez pas de le combler à tout prix, ce blanc. Car il a bien plus d’intérêt que vous ne le croyez :
1. Il permet d’organiser la page en différentes parties. Un document bien mis en page répond à une grille (invisible, certes, mais bien là) sur laquelle s’appuie le graphiste. Cette grille permet entre autre de bien gérer les blancs de manière uniforme et cohérente et de donner un aspect fluide à l’ensemble. Le blanc segmente l’information.
2. Le blanc permet de mettre en avant les éléments essentiels ; il oblige à abandonner les éléments superflus. Car un élément plus gros n’est pas forcément « mieux vu » qu’un élément plus petit (mais ça c’est une autre affaire, qui vaudra bien un nouvel article, tiens !).
3. Le blanc crée un contraste sur la page ; il permet au contenu de respirer. A l’inverse, une page saturée d’informations (visuelles ou textuelles) et laissant peu de place au blanc fatigue le lecteur, qui va vite zapper sur autre chose. Regardez bien les 2 exemples ci-dessous ; lequel des deux avez-vous le plus envie de lire ?
4. Enfin, l’espace blanc crée un sentiment de sophistication et d’élégance. Il met en valeur les différents éléments de la page. C’est même Léonard de Vinci qui l’a dit : « la simplicité est l’ultime sophistication ». Vous voyez ?!
Sachez donc apprécier ce blanc qui vous est offert dans les belles compositions. N'essayez pas de le combler coûte que coûte et faites-confiance à votre graphiste. Ce blanc, on le rencontre aussi dans d’autres domaines, comme la musique par exemple. Ne dit-on pas que c’est le silence qui fait ressortir la note suivante ?